« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


samedi 29 août 2015

Silence et mépris



Silence et mépris

Quand les Québécois cesseront d'espérer que la solution à leur problème identitaire vienne du dialogue Québec-Canada — pour la bonne raison qu'elle ne viendra jamais —, quand ils réaliseront qu'ils ne peuvent compter sur personne d'autre qu'eux-mêmes sur cette planète, ils choisiront peut-être de confier leurs intérêts à ceux qui s'engagent à les défendre.

Le Conseil de la fédération qui s'est déroulé à Terre-Neuve cet été nous a donné une autre occasion de mesurer la place qui est faite aux Québécois en ce pays. La première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, s'y est exprimée avec véhémence pour empêcher le chef du parti québécois de «briser le Canada», son pays. Espérait-elle convaincre les Québécois de la chance qu'ils ont de vivre sous la tutelle d'autrui? Si Madame Clark s'était adressée à l'intelligence des Québécois, elle aurait sollicité une réponse ou mieux, un dialogue.

C'est donc de haut niveau politique que nous est venu cet énième témoignage de la plus claire fermeture d'esprit à la réalité québécoise. On se demande ce qu'on peut bien attendre à vouloir être reconnu politiquement comme une société distincte. Le Canada anglais n'a jamais compris que nous n'avons pas à nous en expliquer : nous sommes d'une autre culture, c'est tout!

Que peuvent bien attendre les Québécois des grands partis canadiens sinon le silence et le mépris de ce qu'ils sont. Pourtant, les propos malpolis de Mme Clark traduisaient clairement une vacuité totale, une incompréhension avouée malgré elle de la politique entre gens de bonnes mœurs et de bonne volonté pour le bien vivre ensemble. Les tentatives d'association de René Lévesque étaient une voie de solution honorable entre deux peuples forcés de partager le même espace. Ce ne fut pas mal compris, ce fut rejeté.

Que peuvent bien espérer les Québécois?
Pierre Fortin 
Commentaire dans le Devoir
suite à la chronique hebdomadaire de 
madame Lise Payette

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samedi 22 août 2015

Tout n'est peut-être pas perdu


« Tant que les Canadiens français ne seront pas scindés en partis politiques s’unissant aux partis britanniques, il ne sera pas possible d’arriver à une cohésion dans notre administration. » (Lord Elgin, 1847)

On ne peut que constater aujourd'hui que la stratégie a bien fonctionné. Elle a si bien fonctionné qu'il est devenu comme allant de soi que les partis fédéralistes soient constitués de représentants des deux «peuples».

Et c'est présenté comme un progrès. Pas étonnant alors que le Bloc québécois apparaisse aux yeux de plusieurs Québécois comme une anomalie.

Mais ce que la plupart de ces Québécois ne voient pas c'est qu'ils sont victimes d'une stratégie visant à leur assimilation dans le grand tout canadien.

Ce qui veut dire que bon nombre d'entre nous, sinon la majorité d'entre nous, participons à notre propre disparition sans nous en rendre compte en votant pour l'un ou l'autres des partis fédéralistes.

Le seul parti qui mérite alors notre appui c'est le Bloc québécois si nous ne voulons pas mourir à petit feu.

Et malgré tout la victoire est loin d'être gagnée étant donné que la majorité des Québécois sont complètement inconscients du sort qui leur est réservé.

Il est possible qu'il soit trop tard pour inverser la tendance mais il faut quand même y travailler. Tout n'est peut-être pas perdu si nous sommes asez nombreux à y mettre les efforts nécessaires.

Il ne faut quand même pas oublier que la constitution à laquelle nous sommes soumis n'a jamais été entérinée par quelque gouvernement québécois que ce soit. Même les gouvernements de libéraux passés ne l'ont pas fait. 

Ce n'est quand même pas un hasard. La stratégie adoptée par Trudeau en 1982 n'a pas aussi bien fonctionné que nos adversaires l'espéraient. 

Il y a là une faille que nous pouvons exploiter.

Il ne faudrait quand même pas donner l'occasion à nos adversaires (PC, PLC, NPD) de poursuivre leur travail de sape.

Source: Le Devoir 
Jean Lapointe,  commentaire