« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


vendredi 22 février 2013

Le problème McGill: Un gouffre financier sans fin pour le Québec.




 Louis Lapointe
mercredi 20 février 2013  

Vigile.net 


Tous les analystes le moindrement perspicaces auront compris que l’université McGill est un réel problème pour le réseau universitaire.

Si McGill ne jetait pas l’argent des Québécois par les fenêtres en formant des diplômés qui ne rembourseront jamais leurs dettes à la société québécoise, il ne serait jamais venu à l’idée du gouvernement d’augmenter les droits de scolarité des étudiants de toutes les universités de façon aussi dramatique.

McGill est le maillon faible du réseau universitaire québécois parce que, contrairement aux autres universités, elle ne fait pas ses frais. Une proportion importante de ses diplômés paieront leurs impôts dans une autre juridiction.

Tant que le gouvernement du Québec ne redressera pas la barre, l’université McGill demeurera un gouffre financier sans fin pour le Québec.

Comme on ne peut pas couper les vivres de la plus réputée des universités du Québec, le gouvernement du Québec a décidé de demander à toutes les universités du réseau universitaire de s’adapter au modèle d’affaires de l’université McGill.

En augmentant les droits de scolarité de tous les étudiants, on augmente également ceux des étudiants de l’université McGill qui quitteront le Québec au terme de leurs études, la fiscalité n’étant pas la solution au problème que constitue l’université McGill.

Le véritable défi du gouvernement du Québec consisterait donc à facturer le coût réel des études universitaires aux étudiants qui quitteront le Québec après leurs études sans pénaliser les autres étudiants qui choisiront d’y demeurer.

Le régime fiscal étant impuissant à régler ce problème, il faudrait se tourner vers le régime de prêts et bourses.

À mon avis, le régime de prêts et bourses pourrait avancer directement aux universités, pour chaque étudiant qui y étudie, les sommes correspondant aux coûts réels de leurs études.

Les étudiants qui choisiraient de demeurer au Québec après leurs études verraient leurs prêts transformer en bourses sans que cela n’ait aucun impact monétaire pour eux, alors que les étudiants qui quitteraient le Québec devraient rembourser 100% de leurs dettes d’études, donc 100% des coûts réels.

Je peine à croire que cette hypothèse n’a pas été discutée avec les recteurs.

Une hypothèse qui affecterait essentiellement l’université McGill parce qu’elle pourrait faire fuir une partie importante de sa clientèle qui souhaite quitter le Québec après y avoir étudié à rabais.

Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi, à l’approche du sommet, Heather Munroe-Blum, principale de l’université McGill, prend ses distances des autres recteurs.

PS. Après mûres réflexions, il serait probablement exagéré de réclamer de tous les étudiants québécois qui quittent le Québec 100% des coûts réels de leurs études. On ne peut pas exiger d’eux plus qu’on demande aux étudiants étrangers qui viennent étudier au Québec, en particulier ceux qui bénéficient d’un programme de réciprocité. Il faudrait plutôt établir une juste proportion et prévoir des exceptions à un tel programme de remboursement.

Toutefois, malgré ses limites, une telle hypothèse mériterait certainement d’être étudiée en y prévoyant les exceptions et adaptations nécessaires.

***

Sur le même sujet :

lundi 11 février 2013

Catalogne - Écosse : les portes de l'UE commencent « à se fermer »


« Bruxelles rejette l'indépendance de la Catalogne au sein de l'UE », titre El País. Le quotidien révèle un courrier adressé le 4 octobre par Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, au gouvernement espagnol. La commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux s'y montre « favorable à la thèse » exposée dans une lettre que lui avait adressée le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes.

Face aux revendications indépendantistes en Catalogne, Iñigo Méndez de Vigo invoquait l'article 4.2 du traité de l'Union européenne, qui stipule que l'UE « doit respecter l'intégrité térritoriale de ses membres » et « ne peut pas reconnaître une déclaration unilatérale d'indépendance d'une partie d'un Etat membre ». Réponse de Reding : « Je suis pleinement d'accord avec l'analyse du cadre constitutionnel européen » developpée dans la lettre.

La révélation de ce soutien de Bruxelles à Madrid survient en pleine campagne pour les élections régionales du 25 novembre en Catalogne, qui pourraient êtres suivies d'un référendum sur l'indépendance de la région dans un délai de 4 ans. Pour le quotidien madrilène,
« le message est une douche froide pour les fièvres nationalistes [...] Il n'est donc pas question de jouer avec les électeurs pour les convaincre que l'UE donnerait un accueil charmant à une partie qui se détacherait unilatéralement de l'Espagne.  »
El País critique également la possibilité que la Catalogne devienne un Etat indépendant de l'Espagne en 2020, mentionnée dans le programme électoral de CiU (nationaliste de centre-droit), le parti d'Artur Mas, le président du gouvernement régional :
« Un délai si prolongé peut s'expliquer par une première reconnaissance par les nationalistes des difficultés que leur aventure rencontrera pour que la Catalogne soit admise, comme ça, comme un Etat en Europe [...]  »
Pour mieux tourner le dos à la poussée indépendantiste de la Catalogne, Madrid montre son manque d'enthousiasme pour la sécession écossaise, note le Financial Times.

Alors que le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse aura lieu en 2014, Alex Salmond, le Premier ministre écossais, a déclaré que l'Ecosse deviendrait automatiquement un membre de l'UE si elle se séparait du Royaume-Uni. Mais ce n'est pas l'avis de José Manuel García-Margallo, le ministre des Affaires étrangères espagnol, qui a dit la semaine dernière qu'une Ecosse indépendante devrait « retourner au bout de la file d'attente » pour pouvoir adhérer à l'UE.
« Elle ne peut pas prendre pour acquise son existence internationale... Elle devra demander à adhérer », a -t-il dit. « Il ne faut pas s'attendre à ce que les Ecossais participent à des réunions de l'UE alors que la veille ils auront gagné leur indépendance. La Commission, le Conseil et le Parlement européen ne l'accepteront pas ».
Selon le quotidien économique, « Les bureaucrates de l'UE ont refusé de préciser la position - au niveau juridique - si l'Écosse se séparait du Royaume-Uni, arguant qu'il n'y a pas de précédent. Mais derrière les portes closes, il y a une quasi-unanimité sur le fait que tout pays, né d'une séparation avec un pays membre, devrait faire une demande d'adhésion. » 

Source: Sott.net

vendredi 1 février 2013

Gentilly 2: Les libéraux savaient


Éric Cardinal La Presse
vendredi 1er février 2013

Refusant de voir la réalité en face, ignorant volontairement les chiffres et les signaux d’alarme, le gouvernement Charest a continué de défendre la réfection de Gentilly bien après que le projet soit devenu indéfendable.


La commission parlementaire sur Gentilly-2 qui s’est tenue cette semaine à Québec a enfin permis de faire la lumière sur le cauchemar financier en devenir dans lequel les libéraux avaient en effet choisi de plonger Hydro-Québec et ses clients, en toute connaissance de cause.


Certes, le projet de réfection était tout à fait justifié lors de son annonce en 2008. Après des années d’études, on avait conclu que la rénovation coûterait tout près de 2 milliards, ce qui permettait de produire de l’électricité à 7 cents le kilowattheure. Une aubaine dans un marché qui se transigeait à 9 cents.


Puis vint la décision d’Ottawa de se départir d’Énergie atomique Canada (2009), les hausses et pépins des réfections similaires au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud (2010), les incidents nucléaires de Fukushima (2011) et l’essor formidable du gaz de schiste aux États-Unis qui, en plus du ralentissement de la demande provoquée par la crise économique, a complètement chamboulé le contexte énergétique.


Soudainement, le coût de la réfection bondissait à 3,4 milliards (en plus du milliard de dollars déjà dépensé pour préparer les travaux !), ce qui tirait le prix de l’électricité produite à plus de 10 cents le kilowattheure... au moment précis où le prix de revente sur les marchés chutait à 4 cents.


Plus rien ne balançait. Ce que savait Hydro-Québec en 2010. Et ce que savait, aussi, le gouvernement Charest, à qui la société d’État avait « communiqué » la chose au mois d’août de la même année.


Et pourtant, malgré ces avertissements, malgré les centaines de millions déjà dépensés, les libéraux ont refusé de mettre les freins, voire de s’interroger sur la pertinence du projet. Pire, la ministre d’alors, Nathalie Normandeau, continuait de défendre le projet bec et ongles, fustigeant même, en mai 2011, « l’irresponsabilité » du PQ qui osait remettre en question la réfection... sans « avoir en main une analyse sérieuse ».


De qui riait-elle alors ? Des actionnaires d’Hydro-Québec qui auraient eu à éponger la note ? Des électeurs à qui elle promettait un beau projet à bon prix « sur la base d’une analyse sérieuse » ? Ou des résidents du Centre du Québec à qui elle faisait miroiter le maintien de centaines d’emplois pour au moins 25 ans ?


Or, un projet qui avait coûté 984 millions, qui nécessitait des investissements de 3,4 milliards supplémentaires et qui aurait certainement fait baisser les dividendes que verse annuellement Hydro au gouvernement, le tout pour maintenir 800 emplois, même les étudiants de cégep en sciences humaines sans maths sont capables de vous dire que cela est douteux !


La décision du PLQ d’aller de l’avant avec la réfection de la centrale était clairement électoraliste, la décision du PQ de la déclasser est tout bonnement économique.

Source: via Vigile.net