« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice ». Georges Orwell


vendredi 9 janvier 2009

Paul Desmarais: le souverain

On n’en veut pas à Paul Desmarais d’avoir amassé sa fortune, bien que 5 milliards de dollars, ce n’est pas rien quand même. Mais comment se fait-il que Paul Desmarais, un Franco-Ontarien, ait choisi de vivre en souverain au Québec tout en y créant un État (lire ici : entité) appelé Power Corporation, qu’il a patiemment implanté à l’intérieur même de l’État du Québec? Et ensuite d’avoir tout fait pour empêcher les Québécois qui l’ont aidé à bâtir son empire de devenir souverains à leur tour …?

Tasse-toi, pauvre petit peuple du Québec …! Des émotifs! Des socialistes! Des syndicalistes! Des séparatistes! Certes, la démocratie aura été, est encore et sera toujours un embarras pour un tel souverain, qui veut à tout prix imposer sa vision - fédéraliste et libérale - aux autres?

Quand on est Canadien-français minoritaire comme lui, on aura beau vouloir contrôler toutes les entreprises financières, médiatiques (Gesca, Radio-Canada) ou autres de la province, du pays, voire de la planète, ça se voit à l’œil nu qu’on a des instincts, à tout le moins, des réflexes de colonisé difficiles à réprimer.

«Que voulez-vous…? »

Trois projets appréhendés à venir … Qu’on l’appelle le prédateur, la pieuvre ou le fantôme, etc, est-ce encore dans le but de faire profiter au maximum ses nombreuses compagnies d’assurances, qu’il cherche par tous les moyens à promouvoir un système de santé privé parallèle (ou non) au système de santé public du Québec?

Puis sans parler du fameux projet méthanier Rabaska, à Lévis, dans lequel il aurait des intérêts certains, et qu’on devra surveiller d’aussi près qu’on l’a fait avec le Suroît … Et quoi encore? Ah! mais oui, ne lui manque-t-il plus que La Banque Nationale lui tombe entre les mains comme un fruit mûr pour satisfaire ses plus chers désirs pour l’année 2009 … ?

Entre-temps, mon petit doigt me dit … «Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire. » David Rockefeller (Newsweek International, 1er février 1999). Depuis belle lurette que Paul Desmarais a compris la leçon (sic). Et qu’il joue dans la cour des grands de ce monde (re-sic).

Que faire devant l’ambition et la voracité de cet ogre en train de dévorer tout sur son passage et qui ne laisse que des miettes aux autres? La lumière que jette Robin Philpot sur le parcours de la famille Desmarais, sur son enrichissement, ses idées et ses positions politiques permettra-t-elle une analyse froide qui devrait briser la paralysie qui nous afflige? Verrons-nous un jour le bout de ce tunnel obscur?

Quoi qu’en dise ma sœur Lolo, ce bouquin n’est pas un ROMAN. Loin de là. Ni une biographie, d’ailleurs. Mais lorsque l’essai politique de Robin Philpot, Derrière l’État Desmarais : POWER est paru en librairie, à la fin de novembre dernier, j’ai voulu savoir si on allait inviter M. Philpot à Tout le Monde en parle (Radio-Canada...!). Comme l’équipe de TLMP n’en finit plus d’y réfléchir, vous comprendrez bien que les restes de dinde refroidis du temps des Fêtes ont eu le temps de passer au petit hachoir depuis.

***

Derrière l’État Desmarais : POWER
Robin Philpot,
Éditions Les Intouchables,
Montréal, 2008
205 p.

«Robin Philpot revient en détail sur le rôle actif de Paul Desmarais dans la "préparation" de leaders politiques, notamment Nicolas Sarkozy. Le président français a affirmé qu'il n'aurait jamais accédé à l'Elysée sans l'aide et les conseils du fondateur de Power Corporation. Celui-ci a d'ailleurs reçu en retour la grand-croix de la Légion d'honneur des mains de Nicolas Sarkozy. Un honneur unique pour un Québécois.» Extrait d'
un article paru dans Bourse Reflex, 2008, jeudi 06 Nov. à 09:30

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